dimanche 20 septembre 2020

Victorieux pour la 3e année consécutive aux 24 Heures du Mans, Sébastien Buemi entre dans la légende du sport automobile

 

24 Heures du Mans

Victorieux pour la 3e année consécutive,
Sébastien Buemi entre dans la légende

Sébastien Buemi, victorieux pour la 3e fois. (Photo Toyota)

Le Mans, 20 septembre 2020 (Laurent Missbauer) - En s’imposant pour la troisième fois consécutive aux 24 Heures du Mans, une des courses les plus célèbres au monde avec les 500 Miles d’Indianapolis et le Grand Prix de Monaco de F1, Sébastien Buemi (Toyota TS050 Hybrid) est entré dans la légende du sport automobile. Remporter une telle épreuve à trois reprises consécutives est en effet un exploit qui n’a été réussi que par dix pilotes dont les légendes vivantes que sont Henri Pescarolo, Jacky Ickx et Tom Kristensen, vainqueurs respectivement à quatre, six et, record absolu, neuf reprises.

Sébastien Buemi avec son grand-père
Georges Gachnang (Photo Laurent Missbauer)




1960: Georges Gachnang participe aux 24 Heures du Mans au volant
d’une AC Bristol. Soixante ans plus tard, son petit-fils Sébastien Buemi monte sur la plus haute marche du podium des 24 Heures du Mans pour la troisième fois consécutive de sa carrière. Sébastien est en effet le fils de Véronique Buemi-Gachnang et d’Antoine Buemi qui doivent être ces jours-ci les parents les plus heureux du monde!

Les parents Véronique et Antoine Buemi (Photo Laurent Missbauer)

Une victoire absolue aux 24 Heures du Mans, une des épreuves les plus dures qui soit car elle se dispute sur une distance supérieure à celle de 17 grands prix de F1, est en effet un rêve que beaucoup de pilotes n’ont jamais pu concrétiser. Cela même s’ils ont gagné pratiquement toutes le courses d’endurance qu’il était possible de remporter. On pense ici à Jo Siffert et à Bob Wollek, qui ont respectivement participé à sept et à 30 (!) reprises à la grande classique mancelle sans jamais s’y imposer!




Sébastien Buemi (31 ans) compte lui neuf participations aux 24 Heures du Mans et il en a remporté aujourd’hui trois éditions. Si la victoire de cette année n’a pas été la plus indécise qui soit car la Toyota TS050 Hybrid – dont il a partagé le volant avec le Japonais Kazuki Nakajima et le Néo-Zélandais Brendon Hartley – s’est imposée avec cinq tours d’avance sur la Rebellion de l’écurie suisse du même nom, elle a été la première que le pilote vaudois a remportée avec Brendon Hartley. Ce dernier, ancien pilote de F1, tout comme Kazuki Nakajima et Sébastien Buemi d’ailleurs, a en effet remplacé cette année le double-champion du monde de F1 Fernando Alonso chez Toyota numéro.







Brendon Hartley, âgé lui aussi de 31 ans, fait partie des coéquipiers dont le pilote vaudois est le plus proche. Le pilote néo-zélandais était d’ailleurs présent au mariage de Sébastien Buemi avec Jennifer Mack à Montreux et il n’a lui aussi pas connu la réussite escomptée en F1. Tout d’abord en tant que pilote d’essai chez Mercedes, où il a côtoyé Michael Schumacher et Nico Rosberg, puis en tant que pilote officiel chez Toro Rosso, l’écurie pour laquelle il a disputé 25 grands prix de F1, en 2017 et en 2018. Sébastien Buemi a disputé pour sa part 55 grands prix de F1 de 2009 à 2011, lui aussi chez Toro Rosso, avec, comme faits marquants, deux 7e places, dont l’une lors de son tout premier grand prix (!) sur les talons, excusez du peu de Fernando Alonso et Nico Rosberg!




Enfin, tout comme Sébastien Buemi, Brendon Hartley a fait partie de la filière Red Bull. Il a terminé sa carrière en F1 en tant que pilote de développement chez Ferrari en 2019 avant de signer chez Toyota. Louis Delétraz (23 ans) a lui aussi été dans le giron de la célèbre Scuderia en tant que membre en 2018 de la Ferrari Driver Academy. Pour ses débuts aux 24 Heures du Mans, au volant de la seconde Rebellion, en compagnie des Français Romain Dumas et Nathanaël Berthon, le pilote genevois, un des principaux animateurs du championnat de F2, a fait mieux que se défendre.


Longtemps pointé à la deuxième place du classement général, juste derrière la Toyota TS050 Hybrid de Sébastien Buemi, Louis Delétraz a finalement terminé au 4e rang du classement général, à seulement 39 secondes de la seconde Toyota TS050, celle confiée à Pechito Lopez, Kamui Kobayashi et Mike Conway. Avec ce 4e rang, il a fait mieux que son père Jean-Denis Delétraz qui compte dix participations aux 24 Heures du Mans et qui avait lui aussi brillé pour sa première participation dans la grande classique mancelle en y terminant à la 5e place sur la McLaren F1 GTR dont il partageait le volant en 1995 avec les Français Olivier Grouillard et Fabien Giroix.


Outre Louis Delétraz, deux autres pilotes genevois ont effectué à cette occasion leurs débuts aux 24 Heures du Mans. Il s’agit d’Antonin Borga et d’Alexandre Coigny. Associés au Franco-Suisse Nicolas Lapierre, ils ont terminé 11e au classement général et 7e de la catégorie LMP2 avec l’Oreca-Gibson de l’écurie Cool Racing. Celle-ci courait, tout comme les Rebellion, avec une licence helvétique. Enfin, quatre autres Suisses ont eu la satisfaction de franchir la ligne d’arrivée: Simon Trummer (Oreca-Gibson, 12e au général et 8e en LMP2), Rahel Frey (Ferrari 488 Evo, 34e et 9e en GTE-Am), Lucas Légeret (Porsche 911 RSR, 36e et 10e en GTE-Am) ainsi que Thomas Flohr (Ferrari 488 Evo, 39e et 13e en GTE-Am). Jonathan Hirschi et Christoph Ulrich ont en revanche dû abandonner, cela après respectivement couvert 100 et 80 tours de course. La Toyota TS050 Hybrid de Sébastien Buemi en a couvert 387 et la Rebellion, qui a terminé 2e avec Norman Nato, Gustavo Menezes et Bruno Senna, ci-dessous de gauche à droite, en a bouclé 382. Laurent Missbauer









lundi 13 novembre 2017

PREMIÈRE DU FILM «THE ROAD PASSION»




Capture d'écran du film "The Road Passion" de Julien Junker et Michael Perrottet
Le moins que l'on puisse écrire, c'est qu'il y avait foule dimanche 12 novembre au cinéma Rex de Vevey. C’est en effet à guichets fermés et en présence de 300 personnes que le film «The Road Passion» a été diffusé pour la première fois au cinéma. Conçu par Julien Junker et Michael Perrottet, qui se définissent eux-mêmes comme carrossiers-vidéastes, ce film de 90 minutes a été entièrement réalisé par une équipe d’autodidactes passionnés d’automobile.

Texte: Laurent Missbauer
Photos: Anne Dayer, Laurent Missbauer et The Road Passion


La Nissan Skyline devant le Cinéma Rex. (Photo Anne Dayer)
Ah Vevey et son célèbre cinéma Rex... Pour de nombreux de cinéphiles veveysans, ce cinéma est étroitement lié à l’un des hôtes les plus illustres de la région, à savoir Charlie Chaplin. L’interprète de Charlot s’y faisait déposer par son chauffeur qui immobilisait sa Bentley juste devant le cinéma. En ce 12 novembre, il n’y avait cependant aucune Bentley à l’horizon mais deux voitures japonaises particulièrement rare, une Nissan Skyline d’il y a plus de 40 ans et une Lexus LFA, un coupé développant plus de 500 ch. Ces deux voitures sont deux des protagonistes du film «The Road Passion» tourné par Julien Junker et Michael Perrottet qui, selon leurs propres termes, «ont abattu un travail de titans» au cours de ces quatre dernières années. 


La Lexus LFA devant le Cinéma Rex. (Photo Laurent Missbauer)
 «Mettre en boîte une vidéo de 10 minutes constitue déjà quelque chose de particulièrement complexe et nécessite beaucoup d’heures de travail, imaginez-vous alors la somme de travail que toute notre équipe a dû effectuer pour la réalisation d’un long métrage d’une heure et demie au format DCP pour les projecteurs des salles de cinéma», a expliqué à Sport-Auto.ch Julien Junker.
Julien Junker à la sortie du film.
(Photo Laurent Missbauer)


«Nous ne sommes pas peu fiers d’avoir mené à terme ce film qui a nécessité plus de quatre ans de travail. Le film devrait être diffusé au cinéma à partir du mois de février et une version DVD sortira à la fin de l’année 2018», a ajouté Julien Junker.  Michael Perrottet, pour sa part, ne cachait pas son émotion au terme de la diffusion du film et des applaudissements nourris des 300 spectateurs: «J’ai versé de nombreuses larmes. Notamment en repensant à tout le travail abattu pour les simples amateurs que nous sommes. C’est grâce à la formidable passion qui a animé toute notre équipe que ce film a pu voir le jour.»


Julien Junker filmant une des Porsche de Gilles Lattion
en Haute-Savoie. (Photo The Road Passion)
Les différents protagonistes du film étaient également présents lors de cette avant-première. C’était notamment le cas de Gilles Lattion, spécialiste Porsche de Collombey, qui a découvert sur grand écran les images tournées par Julien Junker et Michael Perrottet. Notamment celles du col du Corbier, en Haute-Savoie. «Les différentes séquences filmées depuis un drone sont vraiment très belles et je tire un grand coup de chapeau à Julien et à Michael. Il faut en effet savoir que les 20 minutes diffusées dans le film ont nécessité plus de quatre jours de tournage», a précisé Gilles Lattion.

Arnaud Emery en plein action, capture d'écran du film
"The Road Movie" de Julien Junker et Michael Perrottet.
Mêmes louanges du côté du pilote valaisan Arnaud Emery. Dans le film, il évoque sa passion du drift et emmène les spectateurs jusqu’au Japon, pays où il est allé se perfectionner aux côtés des meilleurs spécialistes de la discipline. «J’ai revu avec beaucoup de plaisir des séquences que j’avais déjà quelque peu oubliées», a expliqué Arnaud Emery. «Il est vrai que certaines d’entre elles dataient de plus de deux. Je tiens ainsi à féliciter Julien et Michael d’avoir réussi à porter à terme leur film.»


L'affiche du film.
Et que vaut ce film? Nous répondrons que certaines images sont vraiment très belles. Il suffit d’ailleurs de visionner la bande de lancement sur Youtube – https://www.youtube.com/watch?v=eWt_tie5vO4 – pour s’en convaincre. Elle y totalise déjà plus de 11'000 vues, ce qui devrait s’avérer prometteur pour son avenir commercial. Et il sera certainement davantage prometteur sur DVD qu’au cinéma.

Dans les salles obscures, ce film devra composer avec les deux réserves suivantes: des passages qui tirent un peu trop en longueur et un sujet relativement pointu, à savoir des passionnés de voitures qui intéresseront avant tout des spectateurs qui partagent leur passion. Mais ne dit-on pas que les personnes animées par une passion sont elles-mêmes passionnantes? Poser la question, c'est déjà y répondre! (Laurent Missbauer, journaliste)
Shanti Gaudin, un des protagonistes du film, ici acoudé au muret qui borde le circuit de Bresse à un peu plus d'une heure
de Genève. (Photo extraite du film "The Road Passion" de Julien Junker et Michael Perrottet)
Julien Junker, carrossier-vidéaste, en plein tournage. (Photo "The Road Passion")



Deux billets pour l'avant-première du film "The Road Passion" au Cinéma Rex de Vevey, certainement deux
futurs collectors! (Photo Anne Dayer)
Arnaud Emery, en démonstration aux Casernes de Sion lors du récent Rallye international du Valais.
(Photo Laurent Missbauer)